- Pas de spoilers -
Depuis deux ans, The Walking Dead, c'est la première référence qu'on entend quand on parle zombie. Comics, série télé... j'étais passée à côté, je me disais "plus tard".
Telltale Games, ce sont ceux qui avaient régalé la McFly en moi avec leur jeu Retour Vers le Futur en 2011. Le concept m'avait alors déjà bien accrochée : 5 épisodes d'un peu plus de 3h et à 5€ chacun, à télécharger sur plusieurs mois. Ça génère du suspense, même si j'avais enchaîné les cinq dès la sortie du dernier (impatience est mon deuxième prénom).
Après un Jurassic Park basé sur la même formule mais apparemment plus que dispensable, voilà qu'en 2012, l'éditeur américain s'attaqua au phénomène The Walking Dead.
Le synopsis du jeu est basique dans le genre : l'humanité est dévastée par une infection qui tue les gens... et surtout qui ne les laisse pas morts.
Nous incarnons Lee, un américain dans la trentaine, en chemin vers la prison pour meurtre. Il n'ira pas, bien sûr : un zombie cause un accident de voiture qui le libère mais qui le plonge dans l'horreur d'une ville infestée de morts-vivants. Là, il fait la connaissance de Clémentine, 8 ans, seule dans sa maison depuis que ses parents sont partis en voyage et que sa baby-sitter s'est transformée en steak haché sur pattes.
Au fil du jeu, Lee et Clémentine vont rencontrer d'autres personnages dont le destin sera en partie lié à nos décisions. En effet, si dans Retour vers le Futur on pouvait déjà profiter des répliques à choix multiples, tout menait finalement vers une seule et unique trame de jeu.
Ici, l'histoire évolue en fonction de nos choix, qu'il s'agisse de donner un objet à quelqu'un ou de choisir qui sauver lorsque deux personnes sont en danger simultanément. Par conséquent, plus on approche de la fin du jeu, plus notre histoire est différente de celle d'un autre joueur et plus on a envie de rejouer pour explorer toutes les possibilités. 25€ pour 17 heures de jeu à la base, certes, mais combien d'heures en plus pour assouvir sa curiosité ? Beaucoup. A la manière d'un Heavy Rain, on en a pour son argent.
Détails sympathiques, on nous informe de l'impact de nos paroles sur un personnage et, surtout, on nous résume à la fin de chaque épisode les choix importants faits pendant la partie ainsi que nos statistiques par rapport aux autres joueurs.
Détails sympathiques, on nous informe de l'impact de nos paroles sur un personnage et, surtout, on nous résume à la fin de chaque épisode les choix importants faits pendant la partie ainsi que nos statistiques par rapport aux autres joueurs.
La force du jeu réside donc dans ce concept d'histoire interactive mais aussi dans son ambiance et son scénario bien mené. Parce que bon, l'apocalypse zombie, à première vue, on en a soupé.
Dans The Walking Dead, même si certains passages de démembrement de macchabée sont clairement des défouloirs gentiment gores, ce contexte n'est au final qu'une toile de fond pour mettre l'accent sur l'humain. Vous, comment vous comporteriez-vous en cas d'épidémie mortelle ? Seriez-vous du genre à mener un groupe ou à profiter de la protection d'autrui sans prendre de risques ? Préfèreriez-vous survivre seul ? Qu'est-ce qui vous passerait par la tête en cas de danger imminent : la fuite ou l'altruisme ?
La forme même du jeu fait qu'on ne sait pas trop à qui faire confiance ni si on peut encore croire en l'existence de valeurs matérielles et humaines alors que le monde sera bientôt anéanti.
Les personnages ne sont pas tous très fins mais une bonne moitié est bien exploitée. Leur histoire respective ne passe pas toujours par les mots et il faut parfois être très attentif pour saisir un peu de leur personnalité. Dans tous les cas, le plus important, à savoir la relation Lee-Clémentine est époustouflant de non-époustouflance, justement. Pas d'effusions, pas de clichés, beaucoup d'implicite. Ce duo improbable naît et existe, sans besoin de beaucoup de mots pour en transmettre la beauté.
L'aspect technique est très bon et le style colle parfaitement à l'origine de The Walking Dead : le comic. On a ici un style mi-réaliste, mi-dessin très plaisant et pas cartoon.
Cependant, il y a un gros point noir en partie lié, je pense, aux différents choix possibles : la lenteur entre certaines séquences. Les scènes d'action perdent clairement en tension quand il faut attendre 2 secondes entre chaque plan.
Autre point négatif, les sous-titres (le jeu est en anglais). En soit, ce n'est pas gênant quand on sait lire mais cela entraîne deux choses vraiment, vraiment agaçantes (en plus des quelques rares et magnifiques erreurs de traduction dignes de Google Trad) : quand un personnage "en fond" parle en même temps qu'un protagoniste, les sous-titres s'emballent puis finissent par afficher uniquement ce que dit le personnage de fond.
Par ailleurs, on est souvent amené à devoir choisir une réponse alors que les autres personnages continuent de parler : les sous-titres sont donc cachés par nos réponses potentielles et en plus, on ne sait pas toujours précisément à quelle question on doit répondre ! Pas possible non plus d'attendre que tout le monde se taise pour parler car on doit, dans 80% des cas, répondre dans un temps imparti. Les développeurs ont sans doute fait ce choix pour de ne pas laisser de temps mort mais malheureusement, ça va parfois un peu trop vite.
Malgré ces défauts, The Walking Dead est le jeu qui me marquera le plus cette année. Parce que la mise en scène est vraiment réussie, notamment celle du cinquième et dernier épisode, qui comporte son lot de bijoux totalement cinématographiques, magnifiant l'enjeu de ces scènes dans l'histoire.
La musique est aussi un gros point fort : j'en reviens à Heavy Rain mais, comme dans ce dernier, un thème en particulier vous accompagnera tout au long de l'histoire, s'amplifiant au fur et à mesure.
Vous savez, j'attends beaucoup de deux jeux, cette année : Batman Arkham Origins et Beyond Two Souls (par les créateurs de... Heavy Rain, encore).
Pourtant, j'ai affirmé plus haut que The Walking Dead serait mon jeu de 2013, pour une bonne raison : déjà, il a réussi à m'émouvoir aux larmes, ce qui n'était arrivé qu'une fois jusqu'à maintenant. Mais surtout, il a réussi à me faire pleurer hors cinématique. Car il est facile de provoquer l'émotion à un spectateur via un film, de la musique ou un livre. Telltale Games, eux, te font pleurer alors que tu as la manette dans les mains. Pour ça, chapeau.
Je prévoirai mon petit stock de mouchoirs pour la saison 2, dont le premier épisode est prévu pour novembre prochain.
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